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01 - Présentation
03:23
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C’est ta première écoute et tu dis sans doute :
“J’ai pas pris la bonne route”
Ah, et t’a raté les derniers épisodes ?
T’inquiète, c’étaient que des maquettes
Pirate-tout et n’attends pas les soldes
«Oui, mais bon, faudrait quand même que tu penses à gagner ta vie…»
Jamais, jamais, je ferai du rap pour le vendre
Non, il est là parce qu’il a des causes à défendre
Quoi ? Vous trouvez ça ridicule ?
“Ouais, et t’as des couilles minus...”
Chut, j’aime pas le rap qu’est vulgaire
Je vois pas le rap comme une guerre
Mais plutôt comme une arme pour attaquer
La mythocratie, les somnifères et les bergers
Rap t’a perdu toutes tes valeurs
Je t’utilise, pour cracher nos malheurs
Et semer l’espoir d’un monde meilleur
Reprochez-moi ce que vous voulez
D’avoir des textes trop périmés
De pas savoir rapper, rimer, de faire un rap sans diversité
De ne pas être né dans une cité
Mais dans un bled, que je m’en bas les c… de représenter
Qui prétend faire du rap sans prendre position ?
Qui prétend faire du rap sans propositions ?
Une passion, mais surtout mon moyen d’expression
Ma vision du rap est claire et nette
Sur scène ou sur le net, je reste le même je reste honnête
Je viens pas proposer du rap hardcore
Un appel à mettre la parole et l’acte en accord
Ma vision du rap est claire et nette
Je n’en ferai mon business, nan
Mon blé je le ferai dans les champs
C’est du rap, qui s’en fout des codes, des modes et des normes car le rap-game est trop capitaliste, homophobe et sexiste
C’est du rap qui s’en tape grave de faire jumper les boîtes, il préfère l’ambiance militante, en open-mic, jardin ou squat
C’est du rap convaincu que l’amour est le meilleur remède face à nos vies et notre monde en manque de repères
C’est du rap qui veut donner l’espoir et la foi qu’un autre monde est possible et surtout nécessaire
Besoin que résonnent les messages : pas d’avenir sans métissage, rencontres et voyages les plus beaux apprentissages
Besoin de mettre des coups de poing dans nos assiettes, qui tuent des êtres humains et profane la planète
Besoin de collectif, besoin d’alternatives, besoin de
déconstruire, de construire et de s’instruire
Besoin de revoir l’histoire vue trop souvent de l’oeil de l’Occident
Besoin qu’on se rappelle que nos vies nous appartiennent
Besoin de rapper pour apporter mon soutien, aux sans voix opprimé-e-s et bien sûr pour donner de l’espoir et l’exprimer
Vas-y man écoute ça et goûte ça
Et sista écoute ça et goûte ça
Que tu captes ou pas le délire, coûte que coûte
reste à l’écoute et découvre ce petit cocktail concocté par Kolibri et toute sa clique !
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02 - Honte à ce monde
03:20
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On grandit dans un monde qui court à sa perte
Tout va de plus en plus vite, la compréhension,
la critique et la réaction nous échappent.
Il y a tellement de choses dont ce monde devrait avoir honte !
Honte à ce monde, victime d’avarice et asservi
Par l’argent dictant nos vies,
coupable des plus grandes folies
Tout est commerce tout, tout est business
Tout s’achète tout se vend
Et même le vivant se marchande
Honte à ce monde, règne de la désinformation
On célèbre les mariages
entre pouvoir et grands médias
Qui manipulent et véhiculent
des messages sans recul
Abusent de leur poids, pour leurs besoins changent l’histoire
Honte à ce monde, qui assiste au futur qu’elles assassinent
Les multinationales ont pris tous les pouvoirs
Lois adaptées lois adoptées
Légitimant le droit de détruire librement nature et acquis sociaux
REFRAIN :
Sombre est ce monde, mais en nous sont les solutions
Sombre est ce monde, qui a besoin de résolutions
Sombre est ce monde, mais en nous sont les solutions
Sombre est ce monde, qui a besoin de révolution
Honte à ce monde puisqu’on se pense
à part de la nature, immature,
on est devenu pour la planète son pire virus
En mettant le feu aux éléments,
l’eau, l’air et la terre saturent
Conséquence de notre présence :
la mise à mort du vivant
Honte à ce monde qui garde foi en la croissance
Le cours de la bourse oriente la course aux dernières ressources
On en oublie même que la Terre a des limites
Que notre soif d’inf ini ne pourra pas s’assouvir
Honte à ce monde où un milliard sont affamés
Transport, gaspillage et carnivore dessaisonalisé
Par l’industrie et ses firmes qui aff irment nourrir les gens
Mais ne sèment et ne souhaitent qu’une chose :
la fin des paysan-ne-s
REFRAIN
Honte à ce monde où la peur colonise nos coeurs
Dérangés par la présence de ce qui nous est étranger
Nos égos nous éreintent et trouvent écho dans nos craintes
D’avoir moins que son voisin et le voir s’imposer demain
Honte à ce monde dominé par le look et le mérite
Fils et filles de pub victimes d’une société consumériste
Toujours plus de biens et de besoins dictant comment être
Dans la vie réelle ou bien dans celle virtuelle
Honte à ce monde où si t’es comme moi t’as tous les droits
À bas ces privilèges de rois ceux qui font
Qu’en tant que blanc ? je domine
D’occident ? je domine
Qu’en tant qu’homme ? je domine
Hétéro ? je domine
REFRAIN
Honte à ce monde qui subit la puissance du lobby nucléaire
Sa phobie, qu’on regarde un peu derrière
Demande au Niger et demande à ta descendance
Qui a vraiment pu gagner son indépendance ?
Honte à ce monde où le béton artificialise
Projets inutiles et imposés violent la démocratie
Silence sur les conséquences, ne viens pas t’opposer, nan
Si tu ne laisses pas faire on te traitera de terroriste vert
Honte à ce monde qui formate depuis l’école
Où les bergers contrôlent que tous leurs moutons dorment
Les drogues, stratégie du pouvoir pour pouvoir promouvoir
L’inaction et foudroyer l’insurrection
REFRAIN
On marche à contre-courant pour changer la marche de l’Histoire
Choisis le sens que tu veux donner à ta vie, car c’est ce choix qui orientera le monde.
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3. |
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Depuis la nuit des temps
On ne compte pas les gens
S’étant mis en mouvement
Tout en laissant derrière
Familles, cultures et terres
Fuyant la misère ou les guerres
Partis, pour une vie meilleure
En quête de trouver mieux ailleurs
Se déplacer, un droit universel
Mais des humains en sont privés par ceux et celles qui tiennent les f icelles
Qui préfèrent que circulent
Seulement capitaux et marchandises
Mais Sud n’en est plus, alors ne circule plus
L’espoir a disparu, c’est ce que boulot et argent disent
Et comme migrer coûte cher
On le fait surtout en terre voisine
Occident, rassure-toi toute la misère
Ne viendra pas chez toi
Non ! Faute de moyens et grâce à toutes tes lois rigides
Viendront plutôt les plus diplômé-e-s, brain-drain dramatique aux pays d’origine
Mais ils penseront à verser heureusement, bien plus que l’aide publique au développement
Circuler droit inégal, violé par lois illégales
REFRAIN : X2
On est tous un petit peu étrangers sur Terre
Ou tous amis, tous frères
C’est la version que je préfère
À nous d’agir pour que leur idées étranges
puissent se taire
Évitons les erreurs d’hier
et du métissage soyons f iers
Eh bien oui, à chaque crise, la xénophobie resurgit
Étrangers ou sans papiers, coupables parfaits
Stoppons nos préjugés et regardons les chiffres
Puisque l’étranger cotise plus qu’il ne prof ite
Mais sans papiers, tu es noyé en mer administrative, coule (cool) si t’as pas pied
Parcours du combattant, va t’en partir ailleurs
Même si tes grands parents, il fut un temps, étaient nos tirailleurs
Il semblerait, qu’on ait pris goût en Occident
A t’enfermer, peut importe le coût, dans ces camps
En France dans des prisons, euh nan, nan nan pardon, nan nan, dans des…
Centres de rétention remplis de souffrance et de honte, comme ces camps aux portes de l’Europe, orchestrés par celle-ci
Elle parque pour pas que partent les barques pour la Sicile
Crédit pour Frontex et les accords concertés
Elle a du sang sur les mains avec sa politique inhumaine qui pue la peur, la haine
Espère qu’elles seront lavées par l’oubli et les vagues méditerranéennes
REFRAIN : X2
Le rejet d’l’étranger va, dans l’inconscient collectif,
Souvent de paire avec un sursaut nationaliste
On tombe souvent dans le jeu électoraliste des monstres racistes
J’en suis inquiet et triste pour la santé de nos démocraties
On reprend les pires pages de notre histoire
En chassant les migrants
Ou en faisant de l’islamalgame
Parle-moi de ces 2000 femmes portant le voile intégral
Je te parlerai des 2 millions, victimes de violences conjugales
Comme souvent, on se trompe de combat,
Qu’est-ce qu’on attend pour briser nos schémas
Briser nos préjugés, pour voir en l’étrangère et l’étranger
La possibilité de voyager, de s’ouvrir et d’échanger
Douce France ne serait pas si belle
Sans sa diversité culturelle
Richesse sous-estimée, sous le poids de l’hypocrisie
Qui freine l’égalité et se méf ie de l’origine
L’étranger est une chance
Il est temps que nos regards changent
REFRAIN : X2
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4. |
04 - Douce France
03:37
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Dans les rues de notre pays, on peut entendre plein de manières de se dire bonjour :
Ola, Bom Dia, Akwaba, Konishiwa, Salam, Debordan, Buna Ziua, Guten Tag, Merhaba, Anissoroma, Egunon, Shalom, Namasté, Hello, Buongiorno
Et ça, parce qu’on vient d’Europe, d’Afrique, d’Asie, des deux Amériques, ou d’Océanie, toute la terre est réunie, on représente :
Royaume-Uni, Pakistan, Portugal
Roumanie, Afghanistan, Sénégal
Côte d’Ivoire, Cameroun, Finlande, Chine, Russie
Viêt-Nam, Pérou, Argentine, Turquie
Inde, Tunisie, Espagne, Maroc, Japon
Indonésie, Allemagne, Congo, Gabon
CanadAlgerItaLituanie, Colombie, Mali, Serbie, Somalie
Toutes ces couleurs, cultures et origines, pour pleins une référence
Toutes là au même endroit pour t’enrichir de toutes nos différences
Mais toi, tu ne vois qu’une source de phobie et de souffrance
Alors que nous sommes ton peuple Douce France
Mais tu manques d’ouverture et d’espace pour que les liens valsent et que l’amour danse
REFRAIN:
N’aie pas peur douce France
N’aie pas peur de nos différences
Ne fais pas de tes richesses un facteur
de peur et de souffrance
Douce France n’aie pas peur de nos différences
N’aie pas peur douce France
De ce qui fait ta beauté, ta force et ta chance
Allez ! Arrête d’avoir peur de ton peuple
Ouais, c’est vrai que le pays dans lequel on vit me donne tous les jours envie de gerber, de le fuir, me faire marin ou berger
De me faire un devis pour une autre vie
Car ce n’est pas mes idéaux qui sont de mise
Qu’on a osé mettre au cachot notre devise
Et qu’une ambiance facho nous déshumanise
Patrie des droits de l’Homme, tu ne me corresponds pas
Ton alter-phobie : principale responsable
De cet excès d’égoïsme, du chacun pour soi
Dans son monde et dans sa bulle, plus de 60 millions chez toi
Les bulles, on a chacun la nôtre, fruit de la peur de l’autre
Ignorant ce qui se cache en chacune, alors qu’il y a au coeur de toutes ces bulles, un peu de fabuleux
REFRAIN
Ton problème c’est de nous voir comme un problème
Que ta peur attise la haine
Que t’intègres selon tes besoins économiques
Mémoire sélective sur l’histoire des colonies
Laisse moi te déranger et clamer que l’autre, l’handicapé-e, l’étrangère ou l’étranger
Sont une chance pour l’avenir
C’est quand il y a du mélange que surgit la vie
Peuples de France, l’oubli du troisième mot de notre devise
Finira par nous diviser
Un peuple uni, ne peut être vaincu
Et peut vivre ensemble dans sa grande diversité
Levons-nous et avançons ensemble
Dans l’amour, la fraternité
C’est peut-être des mots faciles mais laisse-moi y croire
Pour qu’on puisse retrouver l’espoir que tu…
REFRAIN
Faisons valser nos peurs pour que dansent nos différences
Merci à la frangine et aux 2 frangins d’avoir fait valser le rap
Faites nous encore un petit peu valser… encore un peu !
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5. |
05 - Rêvolution
02:39
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Comme il nous correspond pas
Changer le monde, on en rêve toutes et tous
Partir ensemble au combat
Parce qu’il a besoin d’une rescousse
Il est temps de penser le changement, et non plus de changer le pansement
Il est temps de mettre du sens dans nos vies, que la parole et l’action se solidarisent
Il est temps d’aller plus loin qu’où nous mènent la rage et la révolte
De transformer nos vies en un champ fertile, où l’amour se récolte
Pourquoi anéantir l’avenir, laisser nos vices nous désunir et nous déchirer
Puisqu’on est toutes et tous dans le même navire, pourquoi le faire chavirer
J’ai peur d’entendre demain le diable en fête, qui célébrera notre défaite
Je vois tellement de gens jeter les rames et baisser les bras
Alors qu’en fait j’ai la foi profonde qu’on y arrivera
À changer ce monde
Où chaque seconde des bombes grondent
Pas seulement des bombes de guerre ou militaire
Non, mais toutes ces bombes
Qui éclatent sur terre, et dans nos vies
Ref let de ce qu’on fait, ou pas
et de ce qu’on dit, ou pas
Une bombe, quand je suis aveuglé et incapable d’être solidaire
Une bombe, quand je vante la domination, mère de toutes les guerres
Une bombe, quand je pense aux crimes alimentaires planétaires, pourquoi nourrir fait mourir à l’autre bout de la Terre ?
Une bombe, quand l’éducation formate, déforme et enferme
Une bombe, quand je perds l’envie de détruire le délire sécuritaire
Une bombe, quand je vois qu’on vole et viole la liberté et l’espoir d’humains soumis au dogme des frontières
Une bombe, quand du manque d’humanité vient l’humanitaire
Une bombe, quand mon mode de vie nique ma mère la planète-Terre
Une bombe, quand je préfère fuir et me taire en voyant tous ces crimes, auxquels j’adhère
Tant de bombes qui éclatent dans nos vies quotidiennes
Et dans ces vies qu’on mène, intenses et pleines de peine
Je rêve de révolution et voir danser l’amour
Dans tous nos actions sans chercher gloire et bravoure
Ceci est une invitation à être des femmes et des hommes digne d’une humanité en quête de vérité et de sincérité
Envers son prochain et sa prochaine, mais tout d’abord envers soi-même
La première révolution est intérieure et commence par soi
Tant que nous-mêmes on n’a pas fait ce choix
D’incarner les changements que l’on souhaite voir
Rien ne pourra transformer nos vies
Nos vies qu’on doit se réapproprier
Je dis pas tout ça pour plaire, bien loin d’être exemplaire
Mais il n’y a pas de ligne d’arrivée, puisque c’est un chemin
Où l’on avance, comme on peut sur le sien
On rêve de révolution dans ce monde, mais on oublie que c’est toi, c’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est vous, c’est nous qui sommes le monde !
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6. |
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De quel droit peut-on empêcher les paysannes et les paysans de produire leurs semences et leur faire payer ce que la terre offre gratuitement ?
15 novembre 1952, j’atterris sur terre au nord d’une Inde fraichement indépendante
Au sein d’une famille Hindoue marquée profondément par la vie du Mahatma
Mon père avait fuit l’armée pour un poste de garde forestier dans l’Himalaya
C’est dans mon enfance, que mon amour de la terre est né
À chaque vacance pour ne pas qu’on se sépare, mon père nous donnait la chance de suivre ses pas
Quant à ma mère elle était à mi-temps dans les champs en tant qu’agricultrice et à mi-temps dans l’éducation en tant qu’inspectrice
Mais avant cela, cette militante était surtout une féministe
Héritage de son père, mon grand-père, que nous avions mourir pour ses idées
Emporté à la fin par son déf i, une grève de la faim pour la scolarisation des filles
Avec une telle culture familiale, j’ai bien sûr connu le milieu scolaire
Mais celle-ci a été le terreau de mes plus grosses colères
Contre l’apprentissage des manières britanniques
Je me suis juré toute ma vie, de porter mon sari, fait du coton de mon pays
Mes études en physique m’ont permises d’intégrer l’élite scientif ique
Dans le domaine de l’énergie atomique
Mais quand la lumière chavire, il vaut mieux parfois savoir quitter le navire
J’ai alors poursuivi mes études à Toronto, en philosophie
De retour au pays, mes compétences m’ont permises de soutenir de nombreuses luttes
Et mon éducation m’avait intimement nouée à la nature
Engagée au sein du mouvement Chipko et ses femmes qui s’enlaçaient aux arbres, pour ne pas qu’ils soient sous l’emprise d’entreprises méprisables
Mobilisée pour les victimes de Bhopal, ou à Plachimada contre l’usine Coca-cola
Sollicitée pour étudier l’impact des grands barrages et de l’industrie minière, ces recherches m’ont permis d’allier mes convictions militantes à mes compétences scientif iques
Malgré les menaces de mort, j’ai donné beaucoup d’énergie contre ces multinationales qui ont saccagé mon pays
Jusqu’à cette sombre parole : « Nous prendrons le contrôle des semences grâce au brevetage du vivant »
Elle venait tout droit de la bouche des lobbys industriels
Quand ils évoquèrent leurs plans pour développer les OGM
Ils voulaient supprimer notre liberté de conserver et échanger nos graines
Elles qui sont depuis des siècles au coeur de toutes les cultures humaines
Il y a urgence que la graine soit le rouet de notre époque
Il y a urgence de ne plus jamais voir notre Inde dépendante
Il y a urgence de désobéir à leur monopole,
Comme l’ont fait nos ancêtres pour le sel, rendons les f iers de leur descendance
Pour que cette désobéissance civile prenne sens dans ma vie
J’ai, au-delà des marches et des actions en justices créé une banque de graines pour rassembler les semences indiennes
Afin de les préserver, les reproduire et les redistribuer librement, pour ne pas que s’éteignent graines et espèce humaine
Face au succès dans les villages des premières expériences, nous avons installé de nouvelles banques, af in de poursuivre la lutte
Que nous gagnerons, ensemble, semence après semence, communauté après communauté afin de retrouver une liberté de nourriture
Les femmes sont pour moi des puits de science, gardiennes traditionnelles des semences
Notre place centrale dans la vie quotidienne doit trouver l’écho dans les enjeux sociétaux
Me battre contre l’union du modèle capitaliste et du patriarcat qui gouverne la société, l’environnement et les femmes
Me pousse parfois à être dure, droite et eff icace
Tout le monde a ses torts, les miens sont aussi d’être une :
Femme, grande gueule, écologiste, militante, et féministe
Un concentré qui m’attira souvent les foudres des f irmes agrochimiques
Malgré les reconnaissances que je reçois, je perçois encore ces foudres
Mais je sais qu’après la tempête, les éclaircies reviennent toujours
Nous sommes toutes et tous des graines, et bien que nous puissions un temps être sous terre, au moment opportun, nous germerons et sortirons au grand jour de tout notre potentiel
De quel droit peut-on empêcher les paysannes et les paysans de produire leurs semences et leur faire payer ce que la terre offre gratuitement ?
Vandana Shiva
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7. |
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Le Grand Frère n’a qu’un souhait, devenir grand
C’est pourquoi il s’obstine à te couver du regard en te surveillant
C’est lui qui a mis f in à l’autorité de tes parents
Il veut dorénavant assurer ta sécurité
Pour ça, Grand Frère a subtilement
Mis en place sa propagande
Son rôle d’aîné symbolisait pourtant un repère rassurant
Mais ta conf iance en lui te mène maintenant
A foudroyer l’amour qu’il y a dans ta vie
Plus de repères ni de parents
Grand Frère le nouveau garant de ton instruction Éducation déshumanisante et cathodique
Spirituellement nourrie par des conneries
Tu trouves ça normal que son oeil soit derrière une caméra
Ca ne te choque même pas, que ta vie privée soit surveillée, par ses soins et qu’il ait tué ta liberté
Qu’il réécrive l’histoire selon son angle et ses besoins, transformant ainsi le monde et la vérité
REFRAIN
Le grand frère a implanté son terrain de jeux
Sur chaque personne veut pouvoir poser les yeux
Le grand frère grandit beaucoup trop
Et on a oublié que c’est lui qui nous contrôle
Le grand frère vous regarde
Le grand frère vous regarde
Le grand frère vous regarde
Le grand frère vous regarde
Au troisième millénaire
Les puces et Internet sont ses nouveaux outils
Un sombre décor et de nombreux f idèles
Le vivant, les portables et bientôt même nos corps remplis d’RFID
Pour savoir où l’on ère et ce qu’on s’apprête à faire
En acceptant ces puces, on fait un pas vers celles Qui nous feront faire ce qu’il désire le plus
Mais aujourd’hui, son étape est à la peur, de l’autre et de demain
Alors on fuit, faisant écran à la vie
En s’encrant derrière l’écran
On s’enfouit dans les bras du frangin
Et quand on sort, étant donné qu’autrui nous fait peur
On se barricade d’un casque ou au moins de nos écouteurs
On se cache aussi derrière des murs, on a chacun le notre
On y étale sa vie et son futur, et ça Grand Frère le note
Génération consommunication, on se virtualise, s’individualise et à l’inf ini se dualise
REFRAIN
Il nous a divisés pour que son règne vienne
Lui manquent simplement
L’incrustation des puces lui permettant
De vivre son rêve ultime, réel qu’est pas lointain
Contrôler ses victimes, les manoeuvrer comme des pantins
Oui, pacif iste je le suis
Mais j’ai un rêve, illicite qui se nécessite
Qui est de commettre un acte fratricide
La liberté a besoin de volontaires, pour mettre à terre et mettre un terme, au règne du Grand Frère
Il s’implante dans tous nos pays, y a urgence à désobéir
Puisqu’il viole notre liberté
Cela légitime notre insurrection
Devoir indispensable et droit sacré de la population
Le Grand Frère a fait de nous les soldats d’une guerre
Imposée, que n’a donc jamais choisi le peuple
Subtile colonisation de l’imaginaire
Pour accepter d’être gouverné par la peur
REFRAIN
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8. |
08 - Time is not money
03:20
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En lutte depuis mon studio tout en récup,
nouvelle version écoute ça et goûte ça
On dit souvent pour notre génération : métro, boulot, dodo
Mais j’aimerais bien rajouter 2 notions :
L’euro et le chrono. Pour gagner sa vie on est souvent prêts à devenir des robots
Vu qu’on a toujours dit qu’elle était un capital-temps
Mais le droit de vivre est gratuit, je me suis donc dis Gaby t’as le temps
De vivre simplement, de vivre librement
Ne pas être conduit par une minuterie
Qui me tuerait petit à petit, telle une mini tuerie
Guerre déclarée contre nos rêves d’enfants, le temps c’est pas de l’argent, mais ce qu’est rageant
C’est que ces deux termes sont nos seuls repères
Qu’on nous a toujours appris qu’ils allaient de paire
À tel point qu’on a peur de plus en avoir ou de les perdre
Oppressés par la soif de productivité
Oui, faut qu’on excelle
Qu’on voit grand en XXL coupons ces f icelles
Nos vies ont beaucoup plus de valeur que ce rêve d’un capitalisme universel
No, no, no time is not money
That’s an enormous connerie
No, no, no time is not money
Your time is not an economy
Ne te risque pas à suivre la tendance qui parle d’une crise et qui oublie qu’avant d’être économique elle est humaine
Tout s’est amplif ié quand nos sociétés ont trouvé bon qu’on s’industrialise et se sont mises à vénérer ces doctrines capitalistes
Clamant que tout se libéralise que le monde se marchandise, tout en prêchant que le temps c’était de l’argent
Ambiance si étouffante et oppressante qu’on manque d’air pur et la tendance perdure
Depuis l’enfance c’est la constante compétition
Toutes ces générations, formées et formatées
Sur une logique d’individualisation
L’unité dans tes rêves
Car nous sommes solidaires, seulement par intérêt
Gratuit devenu suspect
Et si pour un peu de fric, il faut tuer frère
On est prêt à se faire bourreau
Ou bien faire de lui les barreaux de cette échelle sociale, que le système n’enseigne qu’à monter
Voilà ce qu’il sème pour récolter un peuple divisé
Réveillons-nous avant qu’il ait tout déshumanisé
Rappelons-nous que pour tenir debout
Il dépend de nous, mais nous pas de lui
No, no, no time is not money
That’s an enormous connerie
No, no, no time is not money
Your time is not an economy
Ton temps c’est ta durée de vie, alors prof ite
Avant que la ploutocratie l’utilise pour son profit
Rentabilité, eff icacité, c’est tout ce qui intéresse
L’ivresse de la richesse, car tout doit être business
L’ivresse de la vitesse car les tic tacs pressent et oppressent, ignore ton stress, cache ta paresse
Si tu veux croire en ces promesses
Perso, j’ai choisi de vivre libre et heureux
Pas par ça, ni pour ça
Car notre passage sur la Terre-Mère est éphémère
Que nous ne sommes que poussière
A quoi sert de perdre sa vie à la gagner ?
A vouloir toujours plus, toujours plus vite
Remplir ses poches du berceau au tombeau
Où elles ne pourront qu’être vides
Et tout ça au dépend des autres matelots et du bateau
Et tout ça en vivant dans une aberrante précipitation
Des rythmes de vie qui nous mènent vers l’aliénation
Générant des angoisses cancéreuses et criminelles
Nous éloignant de nos cadences originelles
Il est donc temps, c’est même urgent
De dire que le temps n’est pas de l’argent
Pour vivre heureux et libre jusqu’au crépuscule de sa vie
No, no, no time is not money
That’s an enormous connerie
No, no, no time is not money
Your time is not an economy
Ne te risque pas à suivre la tendance qui parle d’une crise et qui oublie qu’avant d’être économique elle est humaine
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9. |
09 - L'écrit de la Terre
04:07
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Cher humains,
C’est votre mère qui vous écrit et vous cause
Je prends ma plume pour défendre ma cause
Je m’adresse à mes terriens, vous qui sans moi n’êtes rien
Je suis votre Terre-mère que vous préférez taire Celle qui vous a donné la vie sans réticence
Celle qui vous a donné ses fruits dès la naissance Celle à qui vous accordez si peu d’importance
Et que vous contraignez de vivre en résistance
C’est rare que mes signes et sentiments soient écrits et qu’ils riment, mais là je suis à bout, donc je crie au crime et décris mes cris
Si j’exprime ceci c’est que je suis en crise
Que mes alertes trouvent très peu d’écho
J’espère qu’ensemble on mettra f in au chaos
C’est donc à bout de souff le que je vous lance cet appel, en contenant ma haine
Car toutes ces erreurs que vous dites humaines ont semé sur moi la Terre, l’horreur et la terreur
Elles m’empêchent de respirer me font pleurer et me désarment, m’obligeant à tirer mon indésirable sonnette d’alarme
Être humain veut aussi dire envisager demain
Qui m’annonce avec un visage luciférien
Pas facile de renoncer à la tentation de consommer
Quand tout ce qui est conçu est fait pour me consumer
Pas facile de renoncer au luxe dans lequel on a toujours vécu
C’est pourtant le besoin qu’ont les générations futures
Elles et moi rêvons de voir vos cultes de l’écu vaincus
Puisqu’elle aussi souhaite participer à l’aventure Mais la soif qui vous anime vous a rendus
Avares de tout avoir, prêts à tout faire
Pour écraser vos soeurs et vos frères
Se perdre dans cette course qui vous enrichit à mes dépens
Compromet que puisse simplement vivre une descendance
Mais n’attendez pas la sentence pour vivre simplement
De manière juste en évitant la chute
Utopique, je le suis et je le sais
Mais utopie d’un jour peut devenir réalité du lendemain
Je rêve qu’un jour, la mienne le devienne
Que vous restiez des êtres humains
Agissant à votre échelle
Conscients de l’impact à l’autre bout de la chaîne Donc au niveau planétaire des femmes, des hommes Qui vivent et agissent de manière
À ce que si tous mes habitants aient sur moi la même empreinte
Que ça ne soit plus à vos enfants que l’on m’emprunte
J’ai mal, en voyant que vous n’optez pas pour un vrai remède qui m’aide à retrouver un état souhaitable
J’ai mal, l’intolérance et l’ignorance humaines m’amènent à vivre dans la souffrance et votre indifférence
J’ai mal car vos multinationales brevètent mes créations piratées, pour que les peuples soient sous domination
C’est dur pour une Terre, c’est dur pour une mère D’avoir des enfants qui ont les solutions pour faire face
Mais qui préfèrent leurs petites résolutions de surface
Terrien, réveille-toi...
Me peindre en vert ne changera absolument rien Croire que la croissance nous sauvera, ça encore moins
Terrien, t’es rien du tout, mais réveille-toi car tu fais partie du grand tout
Je sais que tu sais, qu’il y a eu plein de choses avant que je n’ose te mettre ici
À moins d’un matricide que t’envisages, il y en aura plein après ton passage
Tu te prends pour le roi et pour un dieu
Alors que tu n’es que de passage en mes lieux
Toi, le fruit de mon amour avec la vie
Si t’es encore à l’horizon, c’est que je garde encore un peu d’espoir, et que j’aimerais que tu reviennes à la raison
Terrien, on est un tout, alors pour prendre soin de moi, commence déjà par prendre soin de toi, de tes soeurs et tes frères
Signé : ta mère, la planète Terre.
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10. |
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À ces voyages qui ont marqué nos vies
C’est Kolibri en connexion avec le Ouaga de Colin
Pour que la musique brûle les frontières
Elle est belle, noire ou métisse
Elle est pauvre, parce qu’elle est riche
Elle a été ce terrain propice, à l’essor de la bêtise
Humaine, alors qu’elle est le berceau de notre humanité
C’est là qu’est née notre histoire,
On a toutes et tous les mêmes ancêtres, qui étaient noir-e-s
Afrique plus de 10 000 ethnies plus de 10 000 cultures
Un continent frappé par la phobie mais ce n’est pas le plus dure
Frappé par l’infamie des pays colonisateurs
Qui ont assassiné, t’es f ils, tes f illes et tes familles
Mais combien de temps mon continent
Et également ma douce France
Ont attisé la haine et entretenu tes souffrances
Marqué à vie tu a souffert, de traces que rien n’effacèrent
Ni même le temps ni même le vent n’ont pu ou su le faire
Pillant complètement tes richesses, tes ressources et ta population
L’occident est obsédé d’accéder à l’excédant et continue de mener la dance
Malgré les vagues d’indépendance
Il n’empêche qu’aujourd’hui tu es
Contraint de rester où tu es, on continue de te piller
C’est notre envie de briller, qui f inira un jour par te tuer
Te voilà condamné à ne jamais te libérer
Puisque les chaines sont bien sellées
Et colonisation toujours installée
REFRAIN :
Je ne suis pas le seul (X3)
Je ne suis pas le seul à vouloir t’idolâtrer
Je ne suis pas le seul à vouloir te contempler
L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte
Ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort
Génération Sankara sans parachute jusque là on a chuté
L’indépendance virtuelle nous maintient la tête sous l’eau
Pour une indépendance réelle sortons la tête de l’eau
Réduit au silence nos dirigeants nous mènent en bateau
Un dirigeant dirigé ne peut décider
En lui toute décision, de cédé l’avenir du peuple
Célé, cédé au colon prof il collant collé au prof it Colin
De toutes leurs erreurs le Soudan en a souffert
Le Congo souffre toujours
Arrêtez vos blabla nous, nous le savons
L’Afrique, elle donne son sein allaite le monde
Ma terre natale mon amour pour toi n’a pas d’égal
REFRAIN
Continent trop riche pour le rester, appauvri
Par l’avidité de nos pays, dont l’avarice est détestée
Ma chère Afrique la haine de l’occident elle se comprend
Quand on pense à tous ces gens à l’ignorance colossale
Qui ose prétendre à des bienfaits de l’époque coloniale
Méprisant et sabotant l’histoire tout en la perpétuant
Plus de bibles et de pacotilles
Elle porte de belles cravates
Tellement serrées que les coeurs n’alimentent plus les paroles et les actes
La colonisation aujourd’hui a pris de nouvelles formes
C’est l’envoi de surplus alimentaires qui concurrencent les productions locales
Et au passage leur taille leurs pierres tombales
C’est les hectares de terre que les f inanciers s’accaparent
C’est les cerveaux du continent
Qui balayent la merde de l’occident
C’est l’oubli par nos pays de l’article 13 des droits de l’homme blanc
Berceau de l’humanité, pour toi on rêve de dignité
De lendemain décolonisé
REFRAIN
Ne baisse pas la tête, chère Afrique, ne baisse pas la tête
Car on aimerait te voir, on aimerait te voir
Vivre tes rêves ! Vivre tes rêves !
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11. |
11 - Let's be different
04:03
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Depuis tout petit on nous a dit
Que fallait tout faire pour être banal
Rentrer dans le rang, sagement assis
Mais c’est être pauvre que d’être normal
Formaté par ces constructions sociales
Par ces schémas de domination, construit sans remise en question
L’avoir et le paraître unis ont vaincu l’être
Et méf iance et phobie sont devenues ordinaires
La vie m’a appris que la différence est une richesse
Qu’on ne perçoit que si on se laisse… bousculer
Malgré ces murs encore debout
Je clame qu’on a plein à s’apporter
Peu importe le sexe, l’âge, l’origine ou les fragilités
Ayons le courage de détruire toutes nos phobies
De déconstruire les préjugés
En commençant déjà par les nôtres
Démons intérieurs dégagés
Comme le poids du regard des autres
Tout démarre dans ce regard
Puisque c’est dans celui-ci qu’on devient soi
REFRAIN :
Let’s be different, voilà la devise
Car il est temps, c’est même urgent
D’abattre ces murs qui nous divisent
(X2)
On veut des ponts et pas des murs
Des ponts et pas des murs...
Des murs, c’est ce que notre société a érigé
Pour mieux nous diviser et mieux nous contrôler
Ces murs de la différence construits par ceux et celles
Qui voudraient qu’on soit tous pareils
Moulés dans le même appareil
Au point qu’on a osé faire de la normalité une véritable tyrannie
Trouver sa place dans cette société
Passe par gravir leurs pyramides
Mais quoi qu’il arrive, cette volonté n’est pas la mienne
La refuser, on sait où ça nous mène
La différence est une chance
Igor chanceux je l’ai été, d’avoir été ton cadet
Personnes handicapées vous êtes surtout exceptionnelles
Vous avez tant à nous apprendre sur le monde et sur nous-mêmes
Merci de bouleverser l’existence de nous rendre humains
De déconstruire tous ces schémas et de nous montrer d’autres chemins
REFRAIN
L’histoire est dans nos mémoires elle regorge de larmes, déborde de cris, de crimes de l’ordre contre l’humanité, contre sa dignité
D’Auschwitz à Kigali,
De Lhassa à Gaza
De Gorée jusqu’en Arménie
On entend dire : S’il-vous-plaît, plus jamais ça !
On s’est perdu dans ces folies, on continue et se spolie
La route qui mène à l’unité est tellement longue
Mais on y arrivera, en marchant pas à pas
Et ça, ça passera par regarder l’autre, comme son propre ref let, épouser sa situation
Comprendre ses diff icultés, sa position
Se questionner sur ce que pense
Celui ou celle discriminé-e, jugé-e pour une culture ou une couleur qu’est pas tendance
Se questionner sur comment le monde est vu, perçu par une personne fragile, incomprise, qu’on méprise
Coupable de voir le monde à l’envers
Pas forcément l’enfer, souvent une forme de paradis
Puisque sa vie l’a poussé à se battre pour vivre
REFRAIN
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12. |
12 - Biens communs ?
03:22
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« ...nous vivons une période nouvelle, les biotechnologies et notamment la brevetabilité des semences, la vente des services publics comme la distribution de l’eau et l’ouverture du marché foncier à l’échelle mondiale, tout ça, ça offre de nombreuses possibilités d’investissement dans l’agriculture de demain. Et moi j’ai vraiment plaisir à imaginer un monde… »
Quoi ? Non, mais qu’est-ce qu’il raconte ? Vas-y coupe ça, comment ils veulent qu’on nourrisse le monde, si ils le marchandent !
Je ne suis plus graine, je suis devenue détenue
Par des lois et des brevets
Qui touche sans gêne à mes gènes
Moi, le fruit de sélection, d’évolution, de transmission
Je porte en moi le nécessaire
Pour nourrir toute l’humanité
Mais il n’y a plus de laisser-faire
Pour que germe ma liberté
Volée, au nom du progrès, du prof it et du pouvoir
Paysans, paysannes je vous aime
Mais les démons sèment sur vos tombes
Les graines de la honte qui ont les effets d’une bombe
J’habite ici depuis qu’a commencé ma vie
Ça fait 4 générations qu’on cultive pour notre autonomie
L’espoir se perd, mes f ils sont partis pour la ville
Et les dettes nous guettent
Depuis que j’ai semé ces graines
Offerte par des spécialistes après la sècheresse
Ils m’ont mis une corde au cou
Et la tienne comme une laisse
Puisqu’ils sont revenus réclamer un revenu
Comment nourrir les humains, si on nous vole ces biens communs ?
Je ne suis plus l’eau, je suis devenu détenue
Des bouteilles et des robinets qui marchandent ma liberté
Je suis pourtant essentielle à toute forme de vie
Source de conf lit, mon partage entre les peuples est un déf i
Aujourd’hui source de prof it
On m’a donné un prix et même privatisée
Pour qu’il augmente et limite mon accès
Aux gens, ne pouvant m’acheter
Ça me fait trop mal d’être vendue et contrôlée par des multinationales
La sècheresse est arrivée juste après que le grand barrage soit installé en amont de la région
L’irrigation est maintenant contrôlée par l’entreprise qui privatise ce bien public
Elle ose faire de l’eau une marchandise
Mais c’est à côté de cette eau que j’ai grandi
Pour en avoir suff isamment et arroser nos champs, il faut beaucoup d’argent
Comment nourrir les humains, si on nous vole ce bien commun ?
Je ne suis plus terre, je suis devenue détenue
Par des lois foncières, des barrières et des propriétaires
Je n’appartiens qu’à moi-même je suis sans frontières
Vous les avez dessinées et m’avez destinée
À être cause de guerres
On me vole, m’accapare, me colonise
Sans respect des peuples qui m’utilisent
Les conséquences sont vues comme futiles
Tout ça pour assouvir de grands désirs inutiles
Je suis à bout, à l’aide je scande
Que partout la lutte s’implante
La dernière histoire qui nous menace
Vient de la forêt que l’état prévoit
De donner à une f irme infâme
Qui planif ie de raser et planter pour exporter
Elle promet des emplois, mais veut, nous voler nos bois
On s’organise pour défendre la forêt
Vitale pour la cuisson, les fourrages et nos remèdes
Mais on a peur, mon frère est mort, pour avoir lancer un appel à l’aide
Comment nourrir les humains, si on nous vole ce bien commun ?
À vous qui vous accaparez par soif de puissance
Ces biens communs qui sont les bases pour nourrir les êtres humains
Ouvrez un peu les yeux sur les conséquences de vos actes
Pour contrôler le monde et nos vies
Vous condamnez l’avenir
Vous menacez la survie de l’espèce humaine
Et semez la haine
Mais votre récolte sera notre révolte
Nous reprendrons nos droits en désobéissant à toutes vos lois
Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre
Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre
Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre
Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre
Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre
Nan, le vivant n’est pas à vendre
Le vivant n’est pas à vendre
Il n’est pas à vendre.
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13. |
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qu’on a tant massacrés lui témoignent de l’amour que j’avais pour elle et pour mon peuple.
1er avril 1940, j’atterris sur terre dans les Hautes Terres Kenyanes
De la tribu des Kikuyu, du sang Massaï dans les veines, f ille d’une famille paysanne
Cultivant sur des terres fertiles, les rivières abondent et les forêts dominent
À la maison et aux champs j’aidais ma mère,
f ière d’être l’aînée
C’est dans mon enfance que mon amour de la Terre est né
Privilégiée pour avoir connu les vestiges d’une culture sacrée, mais...
Chaque jour menacée par le progrès
Au nom de celui-ci, nos terres furent désacralisées et pillées par le colon, lui que rien ne rassasie
Sa langue et sa culture ont diabolisé les notre et brûlé nos racines
Leurs livres ont f ini eux par détrôner nos contes
Mais ils m’ont aussi donné des ailes
Scolarisée grâce à l’ouverture de ma mère
Mes résultats m’envoyèrent jusqu’aux Etats-Unis
Pour y faire de hautes études scientif iques
De retour au pays, fraîchement décolonisé
J’aspirais à ce qu’on le transforme
J’étais mariée et devenue mère à 3 reprises
Mais surprise, quand 9 ans plus tard mon mari
estima que me contrôler était devenu trop diff icile
J’étais à ses yeux et ceux de la société trop instruite et brillante pour une femme
C’est mon rêve de famille qui était rompu
Divorcée, puis emprisonnée, pour avoir aff irmé que le magistrat était que corrompu
A cette époque,
j’enseignais à l’université la médecine vétérinaire
Et découvris dans mon pays
Des zones rurales dégradées
Une biodiversité menacée
Et une survie humaine en danger
La déforestation faisait pousser le froid dans les maisons
La misère dans les familles et l’aridité sur les terres
Que faire ? Préférant l’action aux palabres
La solution était évidente,
Nous devions planter des arbres
Les premières campagnes de plantation fûrent lancées en 1977, puis le mouvement s’est amplif ié et autonomisé, on l’appela la ceinture verte
Des années plus tard, c’est :
Des millions d’arbres qui ont recouvert mon pays
Des rivières qui rechantent et des sols assainis
Une prise de conscience qui s’enracine
Plus de pouvoir et de dignité donnés aux communautés, notamment aux femmes
Qui devinrent les actrices et premières bénéf iciaires de ces campagnes
Elles apprirent aux forestiers qu’aucun diplôme n’est nécessaire pour planter des arbres
Convaincue que la conservation des ressources et la paix allaient de paire
Nous avons planté des arbres
Pour tenter d’enterrer les armes
Mais notre mouvement n’a pas seulement reboisé le Kenya
Nous avons aussi défendu les biens communs qui existaient déjà
De la mobilisation contre la tour du Times à la forêt de Karura
Des longues protestations pacifiques avec les mères de prisonniers politiques aux luttes pour l’annulation de la dette ou contre les tensions interethniques
Chaque arbre était pour moi le symbole vivant de la paix et de l’espoir
Savoir que chaque graine pouvait devenir ce symbole relevait pour moi de l’exploit
Je savais mon combat dans le juste, je ne vivais donc pas dans la peur
Mais avec le souhait de réparer les blessures inf ligées à la nature et à mon peuple
Femme, divorcée, grande gueule, écologiste, militante, et féministe
Un concentré qui m’attira les foudres du gouvernement
Des grondements, des voyages en prison et des menaces de mort
Il était sourd à mes discours que je portais aux 4 coins du monde
Mais en 2004, sonna l’heure de gloire
Pour moi, pour les semeuses de paix et pour les planteurs d’espoir
Je fus récompensé par l’Onu du prix Nobel de la Paix
Mon message était devenu entendu et crédibilisé
Merci à toutes ces femmes qui ont su l’écouter et qui l’écoutent encore
Aujourd’hui je ne suis plus parmi vous
Mais je vous invite à vous lever, marcher, agir et faire de votre mieux, comme le colibri, qui donne toute son énergie pour éteindre le feu
La Terre qui m’a vu naitre est sacrée, les arbres qu’on a tant massacrés, lui témoignent de l’amour que j’avais pour elle et pour mon peuple.
Wangari Maathai
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14. |
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Kolibri :
Un micro est comme un jardin il peut se partager
Laisse-moi donner la parole à l’entourage, aux insurgé-e-s
Mais pour ça bien sûr j’ai fait appel à ceux et celles
Pour qui le rap rime forcément avec une démarche militante
Via :
Le monde a des faiblesses, il faut savoir prendre des risques
Poser des mots M-O-T-S sur des maux M-A-U-X
Je choppe un stylo, là où d’autres prennent les armes
Af in de déverser mon f low, plutôt que de verser ma larme
Big jo :
Big jo, sur le hip hop, pour faire monter la pression
Faire bouger les foules avec nos textes
C’est ça qu’est bon, old school crade et distorsion
Foutre le dawa dans ta tête, c’est ma seule ambition
Lo :
Le rap serait immature, divertissement inoffensif
Pourtant ça fait longtemps que ça dure
Énormément de b-boys actif, dans tous les quartiers Des vieux, des ados font de la qualité
Sans se faire aider, le rap fait cogiter, faut que tu te fasses à l’idée, musique engagée pas une fatalité
REFRAIN :
Bien sur que le rap est un art
On arbore l’étendard
Des révoltes, du changement
Et bien sûr de l’engagement
Écoutez notre démarche
Et pourquoi on se démarque
Du rap qui divertit devenu le f ils du capitalisme
Qui prétend faire du rap sans prendre position ?
Qui prétend faire du rap sans propositions ?
Qui prétend faire du rap sans prendre position ?
Qui prétend faire du rap sans propositions ?
Laronse :
Trêve de paroles en l’air
Trop de beaux parleurs dans l’art
Je ferai la grève de la musique plutôt que de rentrer dans les codes barres
Je préfère rapper en reporter et du terrain faire mes rapports envers, partager l’envers du décor
Puis continuer la lutte avec mes pair-e-s
MNK :
Quelques mots qui touchent un papier que l’encre tâche
Pour dévoiler au grand jour, ce que la société nous cache
Le rap, un plaidoyer, un oiseau qui sort de la cage
Le seul moyen de m’exprimer, un souff le qui traverse les âges
Inca :
J’ai compris qu’ils avaient tort
Alors j’ai bandé mon arc
Je vise la tête du monarque, sans aucune pitié pour ces porcs, organisés on s’oriente à contre sens des marées
Tremblez devant le rap conscient, partie émergée d’un grand mouvement
Tchiko :
Des mots plus que du rap
Du coeur plus que des mots
Du courage, de l’impudeur pour mettre à nu nos impostures
Des pourparlers de ce qu’on se cache pour s’élever hors de nos cages
Sans ornements, le sang qu’on saigne et s’éveiller des sens qu’on sème
REFRAIN
Feniks amer :
Je rappe pour mes potes, pour les gens
Et pour me sentir vivant
Car j’en ai marre de paresser
Je veux pas rester le cul vissé dans le divan
Je veux partager mes changements, ce qui provoque mon évolution
Je ne rêve pas d’argent, mais d’engendrer une révolution
David :
Du bruit, mais conscientiser l’affaire
Même si, ça bouscule les savoir-faire
Exprimer et ref léter les images, crypter
Les cris, pour dénoncer toutes ces affaires
Colin :
Pas de pensées compressées
Equalize les idées, on a plus de delay
Sinon je pousse pas le fader
Ton flow n’aura pas d’auditeurs
Mets le système en résonnance et que ça balance
Greg le shakal :
Tant dans le fond que dans la forme originale
Le fondement du hip hop pour moi
C’est cogner là où ça fait mal
Engagé, plutôt qu’enragé, politique à l’échelle vocale
Pour poser ce discours positif
Bien calé sur l’instrumentale
REFRAIN
High foxx :
Si je prends le temps, d’écrire franchement tout ce que je ressens
C’est qu’en vérité, j’espère faire méditer les gens
Autrement à quoi ça sert, si je fais de la démago, autant que je la ferme
Faut croire que le rap c’est mon arme, pas juste mon exutoire, nan
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15. |
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Quand chaque humain agira
Constamment avec amour
Dans chaque geste et acte
Sans chercher gloire et bravoure
Peut-être que ce monde tant rêvé
Sera sur le point d’arriver
Les yeux rivés sur vérité
Que nos rêves ne puissent pas dériver
J’espère voir des lendemains qui ne seront guère pires
Mais j’ai peur que l’être l’humain, fasse tout pour déguerpir
De ce monde où l’on grandit formaté pour servir le veau d’or
Où la planète subit tous les conf lits qui la dévorent
Querían enterrarnos
y no sabían que éramos semillas
C’est devenu absurde et rude de rester humain
Et on a peur de ses voisins et du lendemain
Humanité divisée, pour que règnent les lois du pognon et du talion
Méf iance et manque de conf iance pour mater la rébellion
Règles à refuser
Avant de nous rendre totalement inactif
Règles à renverser
En cultivant pleinement l’alternative
Pas se laisser bouffer par cette ambiance contaminée
Où l’égoïsme, l’orgueil et l’avarice sont animés
Querían enterrarnos
y no sabían que éramos semillas
Somos semillas ! Somos semillas !
Somos semillas ! Somos semillas !
Semillas sin fronteras
En el viento de la revoluccion
Semillas en las tierras
Del cambio, y de la insureccion
La violence du monde pousse parfois nos luttes à épouser l’immonde
Alors que par le passé, on a vu le mal trépasser
Là où est passé le pacif isme
Si le système rend passif, c’est qu’on oublie la puissance collective
Désobéissance se doit d’être civile
Même si dans nos luttes, les moyens varient
Tant que le vivant n’est pas meurtri
Ils sont légitimes car on défend la vie
Prouve-leur que c’est au coeur de leur logique que règne le terrorisme
Querían enterrarnos
y no sabían que éramos semillas
Ils voulaient nous enterrer
Mais ils ont oublié
Que nous étions des graines
Que nous étions des graines
Je suis en quête d’une révolution, je m’inquiète de notre évolution
Je rêve, d’une révolte dynamique du monde
Sans que l’on récolte dynamite et bombe
Arrêtons d’asphyxier, d’emprisonner ou de fusiller la colombe
Querían enterrarnos
y no sabían que éramos semillas
Somos semillas ! Somos semillas !
Somos semillas ! Somos semillas !
Peuples de l’humanité
Il est temps, de poser l’épée, de panser les plaies et de penser la paix
De la cultiver dans nos vies, pour l’étendre à l’univers
Et ne pas s’endormir, face aux urgences de notre ère
Shalom Aleikoum à tous les êtres vivants de la terre
Shalom Aleikoum !
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