We’ve updated our Terms of Use to reflect our new entity name and address. You can review the changes here.
We’ve updated our Terms of Use. You can review the changes here.

Br​û​le tes fronti​è​res

by Kolibri

supported by
icaredb
icaredb thumbnail
icaredb à écouter et réfléchir ! Merci Kolibri !
Quentin Favorite track: 05 - Rêvolution.
/
  • Streaming + Download

    Includes high-quality download in MP3, FLAC and more. Paying supporters also get unlimited streaming via the free Bandcamp app.
    Purchasable with gift card

      name your price

     

  • Compact Disc (CD) + Digital Album

    Includes unlimited streaming of Brûle tes frontières via the free Bandcamp app, plus high-quality download in MP3, FLAC and more.
    ships out within 10 days
    Purchasable with gift card

      €0.50 EUR or more 

     

1.
C’est ta première écoute et tu dis sans doute : “J’ai pas pris la bonne route” Ah, et t’a raté les derniers épisodes ? T’inquiète, c’étaient que des maquettes Pirate-tout et n’attends pas les soldes «Oui, mais bon, faudrait quand même que tu penses à gagner ta vie…» Jamais, jamais, je ferai du rap pour le vendre Non, il est là parce qu’il a des causes à défendre Quoi ? Vous trouvez ça ridicule ? “Ouais, et t’as des couilles minus...” Chut, j’aime pas le rap qu’est vulgaire Je vois pas le rap comme une guerre Mais plutôt comme une arme pour attaquer La mythocratie, les somnifères et les bergers Rap t’a perdu toutes tes valeurs Je t’utilise, pour cracher nos malheurs Et semer l’espoir d’un monde meilleur Reprochez-moi ce que vous voulez D’avoir des textes trop périmés De pas savoir rapper, rimer, de faire un rap sans diversité De ne pas être né dans une cité Mais dans un bled, que je m’en bas les c… de représenter Qui prétend faire du rap sans prendre position ? Qui prétend faire du rap sans propositions ? Une passion, mais surtout mon moyen d’expression Ma vision du rap est claire et nette Sur scène ou sur le net, je reste le même je reste honnête Je viens pas proposer du rap hardcore Un appel à mettre la parole et l’acte en accord Ma vision du rap est claire et nette Je n’en ferai mon business, nan Mon blé je le ferai dans les champs C’est du rap, qui s’en fout des codes, des modes et des normes car le rap-game est trop capitaliste, homophobe et sexiste C’est du rap qui s’en tape grave de faire jumper les boîtes, il préfère l’ambiance militante, en open-mic, jardin ou squat C’est du rap convaincu que l’amour est le meilleur remède face à nos vies et notre monde en manque de repères C’est du rap qui veut donner l’espoir et la foi qu’un autre monde est possible et surtout nécessaire Besoin que résonnent les messages : pas d’avenir sans métissage, rencontres et voyages les plus beaux apprentissages Besoin de mettre des coups de poing dans nos assiettes, qui tuent des êtres humains et profane la planète Besoin de collectif, besoin d’alternatives, besoin de déconstruire, de construire et de s’instruire Besoin de revoir l’histoire vue trop souvent de l’oeil de l’Occident Besoin qu’on se rappelle que nos vies nous appartiennent Besoin de rapper pour apporter mon soutien, aux sans voix opprimé-e-s et bien sûr pour donner de l’espoir et l’exprimer Vas-y man écoute ça et goûte ça Et sista écoute ça et goûte ça Que tu captes ou pas le délire, coûte que coûte reste à l’écoute et découvre ce petit cocktail concocté par Kolibri et toute sa clique !
2.
On grandit dans un monde qui court à sa perte Tout va de plus en plus vite, la compréhension, la critique et la réaction nous échappent. Il y a tellement de choses dont ce monde devrait avoir honte ! Honte à ce monde, victime d’avarice et asservi Par l’argent dictant nos vies, coupable des plus grandes folies Tout est commerce tout, tout est business Tout s’achète tout se vend Et même le vivant se marchande Honte à ce monde, règne de la désinformation On célèbre les mariages entre pouvoir et grands médias Qui manipulent et véhiculent des messages sans recul Abusent de leur poids, pour leurs besoins changent l’histoire Honte à ce monde, qui assiste au futur qu’elles assassinent Les multinationales ont pris tous les pouvoirs Lois adaptées lois adoptées Légitimant le droit de détruire librement nature et acquis sociaux REFRAIN : Sombre est ce monde, mais en nous sont les solutions Sombre est ce monde, qui a besoin de résolutions Sombre est ce monde, mais en nous sont les solutions Sombre est ce monde, qui a besoin de révolution Honte à ce monde puisqu’on se pense à part de la nature, immature, on est devenu pour la planète son pire virus En mettant le feu aux éléments, l’eau, l’air et la terre saturent Conséquence de notre présence : la mise à mort du vivant Honte à ce monde qui garde foi en la croissance Le cours de la bourse oriente la course aux dernières ressources On en oublie même que la Terre a des limites Que notre soif d’inf ini ne pourra pas s’assouvir Honte à ce monde où un milliard sont affamés Transport, gaspillage et carnivore dessaisonalisé Par l’industrie et ses firmes qui aff irment nourrir les gens Mais ne sèment et ne souhaitent qu’une chose : la fin des paysan-ne-s REFRAIN Honte à ce monde où la peur colonise nos coeurs Dérangés par la présence de ce qui nous est étranger Nos égos nous éreintent et trouvent écho dans nos craintes D’avoir moins que son voisin et le voir s’imposer demain Honte à ce monde dominé par le look et le mérite Fils et filles de pub victimes d’une société consumériste Toujours plus de biens et de besoins dictant comment être Dans la vie réelle ou bien dans celle virtuelle Honte à ce monde où si t’es comme moi t’as tous les droits À bas ces privilèges de rois ceux qui font Qu’en tant que blanc ? je domine D’occident ? je domine Qu’en tant qu’homme ? je domine Hétéro ? je domine REFRAIN Honte à ce monde qui subit la puissance du lobby nucléaire Sa phobie, qu’on regarde un peu derrière Demande au Niger et demande à ta descendance Qui a vraiment pu gagner son indépendance ? Honte à ce monde où le béton artificialise Projets inutiles et imposés violent la démocratie Silence sur les conséquences, ne viens pas t’opposer, nan Si tu ne laisses pas faire on te traitera de terroriste vert Honte à ce monde qui formate depuis l’école Où les bergers contrôlent que tous leurs moutons dorment Les drogues, stratégie du pouvoir pour pouvoir promouvoir L’inaction et foudroyer l’insurrection REFRAIN On marche à contre-courant pour changer la marche de l’Histoire Choisis le sens que tu veux donner à ta vie, car c’est ce choix qui orientera le monde.
3.
Depuis la nuit des temps On ne compte pas les gens S’étant mis en mouvement Tout en laissant derrière Familles, cultures et terres Fuyant la misère ou les guerres Partis, pour une vie meilleure En quête de trouver mieux ailleurs Se déplacer, un droit universel Mais des humains en sont privés par ceux et celles qui tiennent les f icelles Qui préfèrent que circulent Seulement capitaux et marchandises Mais Sud n’en est plus, alors ne circule plus L’espoir a disparu, c’est ce que boulot et argent disent Et comme migrer coûte cher On le fait surtout en terre voisine Occident, rassure-toi toute la misère Ne viendra pas chez toi Non ! Faute de moyens et grâce à toutes tes lois rigides Viendront plutôt les plus diplômé-e-s, brain-drain dramatique aux pays d’origine Mais ils penseront à verser heureusement, bien plus que l’aide publique au développement Circuler droit inégal, violé par lois illégales REFRAIN : X2 On est tous un petit peu étrangers sur Terre Ou tous amis, tous frères C’est la version que je préfère À nous d’agir pour que leur idées étranges puissent se taire Évitons les erreurs d’hier et du métissage soyons f iers Eh bien oui, à chaque crise, la xénophobie resurgit Étrangers ou sans papiers, coupables parfaits Stoppons nos préjugés et regardons les chiffres Puisque l’étranger cotise plus qu’il ne prof ite Mais sans papiers, tu es noyé en mer administrative, coule (cool) si t’as pas pied Parcours du combattant, va t’en partir ailleurs Même si tes grands parents, il fut un temps, étaient nos tirailleurs Il semblerait, qu’on ait pris goût en Occident A t’enfermer, peut importe le coût, dans ces camps En France dans des prisons, euh nan, nan nan pardon, nan nan, dans des… Centres de rétention remplis de souffrance et de honte, comme ces camps aux portes de l’Europe, orchestrés par celle-ci Elle parque pour pas que partent les barques pour la Sicile Crédit pour Frontex et les accords concertés Elle a du sang sur les mains avec sa politique inhumaine qui pue la peur, la haine Espère qu’elles seront lavées par l’oubli et les vagues méditerranéennes REFRAIN : X2 Le rejet d’l’étranger va, dans l’inconscient collectif, Souvent de paire avec un sursaut nationaliste On tombe souvent dans le jeu électoraliste des monstres racistes J’en suis inquiet et triste pour la santé de nos démocraties On reprend les pires pages de notre histoire En chassant les migrants Ou en faisant de l’islamalgame Parle-moi de ces 2000 femmes portant le voile intégral Je te parlerai des 2 millions, victimes de violences conjugales Comme souvent, on se trompe de combat, Qu’est-ce qu’on attend pour briser nos schémas Briser nos préjugés, pour voir en l’étrangère et l’étranger La possibilité de voyager, de s’ouvrir et d’échanger Douce France ne serait pas si belle Sans sa diversité culturelle Richesse sous-estimée, sous le poids de l’hypocrisie Qui freine l’égalité et se méf ie de l’origine L’étranger est une chance Il est temps que nos regards changent REFRAIN : X2
4.
Dans les rues de notre pays, on peut entendre plein de manières de se dire bonjour : Ola, Bom Dia, Akwaba, Konishiwa, Salam, Debordan, Buna Ziua, Guten Tag, Merhaba, Anissoroma, Egunon, Shalom, Namasté, Hello, Buongiorno Et ça, parce qu’on vient d’Europe, d’Afrique, d’Asie, des deux Amériques, ou d’Océanie, toute la terre est réunie, on représente : Royaume-Uni, Pakistan, Portugal Roumanie, Afghanistan, Sénégal Côte d’Ivoire, Cameroun, Finlande, Chine, Russie Viêt-Nam, Pérou, Argentine, Turquie Inde, Tunisie, Espagne, Maroc, Japon Indonésie, Allemagne, Congo, Gabon CanadAlgerItaLituanie, Colombie, Mali, Serbie, Somalie Toutes ces couleurs, cultures et origines, pour pleins une référence Toutes là au même endroit pour t’enrichir de toutes nos différences Mais toi, tu ne vois qu’une source de phobie et de souffrance Alors que nous sommes ton peuple Douce France Mais tu manques d’ouverture et d’espace pour que les liens valsent et que l’amour danse REFRAIN: N’aie pas peur douce France N’aie pas peur de nos différences Ne fais pas de tes richesses un facteur de peur et de souffrance Douce France n’aie pas peur de nos différences N’aie pas peur douce France De ce qui fait ta beauté, ta force et ta chance Allez ! Arrête d’avoir peur de ton peuple Ouais, c’est vrai que le pays dans lequel on vit me donne tous les jours envie de gerber, de le fuir, me faire marin ou berger De me faire un devis pour une autre vie Car ce n’est pas mes idéaux qui sont de mise Qu’on a osé mettre au cachot notre devise Et qu’une ambiance facho nous déshumanise Patrie des droits de l’Homme, tu ne me corresponds pas Ton alter-phobie : principale responsable De cet excès d’égoïsme, du chacun pour soi Dans son monde et dans sa bulle, plus de 60 millions chez toi Les bulles, on a chacun la nôtre, fruit de la peur de l’autre Ignorant ce qui se cache en chacune, alors qu’il y a au coeur de toutes ces bulles, un peu de fabuleux REFRAIN Ton problème c’est de nous voir comme un problème Que ta peur attise la haine Que t’intègres selon tes besoins économiques Mémoire sélective sur l’histoire des colonies Laisse moi te déranger et clamer que l’autre, l’handicapé-e, l’étrangère ou l’étranger Sont une chance pour l’avenir C’est quand il y a du mélange que surgit la vie Peuples de France, l’oubli du troisième mot de notre devise Finira par nous diviser Un peuple uni, ne peut être vaincu Et peut vivre ensemble dans sa grande diversité Levons-nous et avançons ensemble Dans l’amour, la fraternité C’est peut-être des mots faciles mais laisse-moi y croire Pour qu’on puisse retrouver l’espoir que tu… REFRAIN Faisons valser nos peurs pour que dansent nos différences Merci à la frangine et aux 2 frangins d’avoir fait valser le rap Faites nous encore un petit peu valser… encore un peu !
5.
Comme il nous correspond pas Changer le monde, on en rêve toutes et tous Partir ensemble au combat Parce qu’il a besoin d’une rescousse Il est temps de penser le changement, et non plus de changer le pansement Il est temps de mettre du sens dans nos vies, que la parole et l’action se solidarisent Il est temps d’aller plus loin qu’où nous mènent la rage et la révolte De transformer nos vies en un champ fertile, où l’amour se récolte Pourquoi anéantir l’avenir, laisser nos vices nous désunir et nous déchirer Puisqu’on est toutes et tous dans le même navire, pourquoi le faire chavirer J’ai peur d’entendre demain le diable en fête, qui célébrera notre défaite Je vois tellement de gens jeter les rames et baisser les bras Alors qu’en fait j’ai la foi profonde qu’on y arrivera À changer ce monde Où chaque seconde des bombes grondent Pas seulement des bombes de guerre ou militaire Non, mais toutes ces bombes Qui éclatent sur terre, et dans nos vies Ref let de ce qu’on fait, ou pas et de ce qu’on dit, ou pas Une bombe, quand je suis aveuglé et incapable d’être solidaire Une bombe, quand je vante la domination, mère de toutes les guerres Une bombe, quand je pense aux crimes alimentaires planétaires, pourquoi nourrir fait mourir à l’autre bout de la Terre ? Une bombe, quand l’éducation formate, déforme et enferme Une bombe, quand je perds l’envie de détruire le délire sécuritaire Une bombe, quand je vois qu’on vole et viole la liberté et l’espoir d’humains soumis au dogme des frontières Une bombe, quand du manque d’humanité vient l’humanitaire Une bombe, quand mon mode de vie nique ma mère la planète-Terre Une bombe, quand je préfère fuir et me taire en voyant tous ces crimes, auxquels j’adhère Tant de bombes qui éclatent dans nos vies quotidiennes Et dans ces vies qu’on mène, intenses et pleines de peine Je rêve de révolution et voir danser l’amour Dans tous nos actions sans chercher gloire et bravoure Ceci est une invitation à être des femmes et des hommes digne d’une humanité en quête de vérité et de sincérité Envers son prochain et sa prochaine, mais tout d’abord envers soi-même La première révolution est intérieure et commence par soi Tant que nous-mêmes on n’a pas fait ce choix D’incarner les changements que l’on souhaite voir Rien ne pourra transformer nos vies Nos vies qu’on doit se réapproprier Je dis pas tout ça pour plaire, bien loin d’être exemplaire Mais il n’y a pas de ligne d’arrivée, puisque c’est un chemin Où l’on avance, comme on peut sur le sien On rêve de révolution dans ce monde, mais on oublie que c’est toi, c’est elle, c’est lui, c’est moi, c’est vous, c’est nous qui sommes le monde !
6.
De quel droit peut-on empêcher les paysannes et les paysans de produire leurs semences et leur faire payer ce que la terre offre gratuitement ? 15 novembre 1952, j’atterris sur terre au nord d’une Inde fraichement indépendante Au sein d’une famille Hindoue marquée profondément par la vie du Mahatma Mon père avait fuit l’armée pour un poste de garde forestier dans l’Himalaya C’est dans mon enfance, que mon amour de la terre est né À chaque vacance pour ne pas qu’on se sépare, mon père nous donnait la chance de suivre ses pas Quant à ma mère elle était à mi-temps dans les champs en tant qu’agricultrice et à mi-temps dans l’éducation en tant qu’inspectrice Mais avant cela, cette militante était surtout une féministe Héritage de son père, mon grand-père, que nous avions mourir pour ses idées Emporté à la fin par son déf i, une grève de la faim pour la scolarisation des filles Avec une telle culture familiale, j’ai bien sûr connu le milieu scolaire Mais celle-ci a été le terreau de mes plus grosses colères Contre l’apprentissage des manières britanniques Je me suis juré toute ma vie, de porter mon sari, fait du coton de mon pays Mes études en physique m’ont permises d’intégrer l’élite scientif ique Dans le domaine de l’énergie atomique Mais quand la lumière chavire, il vaut mieux parfois savoir quitter le navire J’ai alors poursuivi mes études à Toronto, en philosophie De retour au pays, mes compétences m’ont permises de soutenir de nombreuses luttes Et mon éducation m’avait intimement nouée à la nature Engagée au sein du mouvement Chipko et ses femmes qui s’enlaçaient aux arbres, pour ne pas qu’ils soient sous l’emprise d’entreprises méprisables Mobilisée pour les victimes de Bhopal, ou à Plachimada contre l’usine Coca-cola Sollicitée pour étudier l’impact des grands barrages et de l’industrie minière, ces recherches m’ont permis d’allier mes convictions militantes à mes compétences scientif iques Malgré les menaces de mort, j’ai donné beaucoup d’énergie contre ces multinationales qui ont saccagé mon pays Jusqu’à cette sombre parole : « Nous prendrons le contrôle des semences grâce au brevetage du vivant » Elle venait tout droit de la bouche des lobbys industriels Quand ils évoquèrent leurs plans pour développer les OGM Ils voulaient supprimer notre liberté de conserver et échanger nos graines Elles qui sont depuis des siècles au coeur de toutes les cultures humaines Il y a urgence que la graine soit le rouet de notre époque Il y a urgence de ne plus jamais voir notre Inde dépendante Il y a urgence de désobéir à leur monopole, Comme l’ont fait nos ancêtres pour le sel, rendons les f iers de leur descendance Pour que cette désobéissance civile prenne sens dans ma vie J’ai, au-delà des marches et des actions en justices créé une banque de graines pour rassembler les semences indiennes Afin de les préserver, les reproduire et les redistribuer librement, pour ne pas que s’éteignent graines et espèce humaine Face au succès dans les villages des premières expériences, nous avons installé de nouvelles banques, af in de poursuivre la lutte Que nous gagnerons, ensemble, semence après semence, communauté après communauté afin de retrouver une liberté de nourriture Les femmes sont pour moi des puits de science, gardiennes traditionnelles des semences Notre place centrale dans la vie quotidienne doit trouver l’écho dans les enjeux sociétaux Me battre contre l’union du modèle capitaliste et du patriarcat qui gouverne la société, l’environnement et les femmes Me pousse parfois à être dure, droite et eff icace Tout le monde a ses torts, les miens sont aussi d’être une : Femme, grande gueule, écologiste, militante, et féministe Un concentré qui m’attira souvent les foudres des f irmes agrochimiques Malgré les reconnaissances que je reçois, je perçois encore ces foudres Mais je sais qu’après la tempête, les éclaircies reviennent toujours Nous sommes toutes et tous des graines, et bien que nous puissions un temps être sous terre, au moment opportun, nous germerons et sortirons au grand jour de tout notre potentiel De quel droit peut-on empêcher les paysannes et les paysans de produire leurs semences et leur faire payer ce que la terre offre gratuitement ? Vandana Shiva
7.
Le Grand Frère n’a qu’un souhait, devenir grand C’est pourquoi il s’obstine à te couver du regard en te surveillant C’est lui qui a mis f in à l’autorité de tes parents Il veut dorénavant assurer ta sécurité Pour ça, Grand Frère a subtilement Mis en place sa propagande Son rôle d’aîné symbolisait pourtant un repère rassurant Mais ta conf iance en lui te mène maintenant A foudroyer l’amour qu’il y a dans ta vie Plus de repères ni de parents Grand Frère le nouveau garant de ton instruction Éducation déshumanisante et cathodique Spirituellement nourrie par des conneries Tu trouves ça normal que son oeil soit derrière une caméra Ca ne te choque même pas, que ta vie privée soit surveillée, par ses soins et qu’il ait tué ta liberté Qu’il réécrive l’histoire selon son angle et ses besoins, transformant ainsi le monde et la vérité REFRAIN Le grand frère a implanté son terrain de jeux Sur chaque personne veut pouvoir poser les yeux Le grand frère grandit beaucoup trop Et on a oublié que c’est lui qui nous contrôle Le grand frère vous regarde Le grand frère vous regarde Le grand frère vous regarde Le grand frère vous regarde Au troisième millénaire Les puces et Internet sont ses nouveaux outils Un sombre décor et de nombreux f idèles Le vivant, les portables et bientôt même nos corps remplis d’RFID Pour savoir où l’on ère et ce qu’on s’apprête à faire En acceptant ces puces, on fait un pas vers celles Qui nous feront faire ce qu’il désire le plus Mais aujourd’hui, son étape est à la peur, de l’autre et de demain Alors on fuit, faisant écran à la vie En s’encrant derrière l’écran On s’enfouit dans les bras du frangin Et quand on sort, étant donné qu’autrui nous fait peur On se barricade d’un casque ou au moins de nos écouteurs On se cache aussi derrière des murs, on a chacun le notre On y étale sa vie et son futur, et ça Grand Frère le note Génération consommunication, on se virtualise, s’individualise et à l’inf ini se dualise REFRAIN Il nous a divisés pour que son règne vienne Lui manquent simplement L’incrustation des puces lui permettant De vivre son rêve ultime, réel qu’est pas lointain Contrôler ses victimes, les manoeuvrer comme des pantins Oui, pacif iste je le suis Mais j’ai un rêve, illicite qui se nécessite Qui est de commettre un acte fratricide La liberté a besoin de volontaires, pour mettre à terre et mettre un terme, au règne du Grand Frère Il s’implante dans tous nos pays, y a urgence à désobéir Puisqu’il viole notre liberté Cela légitime notre insurrection Devoir indispensable et droit sacré de la population Le Grand Frère a fait de nous les soldats d’une guerre Imposée, que n’a donc jamais choisi le peuple Subtile colonisation de l’imaginaire Pour accepter d’être gouverné par la peur REFRAIN
8.
En lutte depuis mon studio tout en récup, nouvelle version écoute ça et goûte ça On dit souvent pour notre génération : métro, boulot, dodo Mais j’aimerais bien rajouter 2 notions : L’euro et le chrono. Pour gagner sa vie on est souvent prêts à devenir des robots Vu qu’on a toujours dit qu’elle était un capital-temps Mais le droit de vivre est gratuit, je me suis donc dis Gaby t’as le temps De vivre simplement, de vivre librement Ne pas être conduit par une minuterie Qui me tuerait petit à petit, telle une mini tuerie Guerre déclarée contre nos rêves d’enfants, le temps c’est pas de l’argent, mais ce qu’est rageant C’est que ces deux termes sont nos seuls repères Qu’on nous a toujours appris qu’ils allaient de paire À tel point qu’on a peur de plus en avoir ou de les perdre Oppressés par la soif de productivité Oui, faut qu’on excelle Qu’on voit grand en XXL coupons ces f icelles Nos vies ont beaucoup plus de valeur que ce rêve d’un capitalisme universel No, no, no time is not money That’s an enormous connerie No, no, no time is not money Your time is not an economy Ne te risque pas à suivre la tendance qui parle d’une crise et qui oublie qu’avant d’être économique elle est humaine Tout s’est amplif ié quand nos sociétés ont trouvé bon qu’on s’industrialise et se sont mises à vénérer ces doctrines capitalistes Clamant que tout se libéralise que le monde se marchandise, tout en prêchant que le temps c’était de l’argent Ambiance si étouffante et oppressante qu’on manque d’air pur et la tendance perdure Depuis l’enfance c’est la constante compétition Toutes ces générations, formées et formatées Sur une logique d’individualisation L’unité dans tes rêves Car nous sommes solidaires, seulement par intérêt Gratuit devenu suspect Et si pour un peu de fric, il faut tuer frère On est prêt à se faire bourreau Ou bien faire de lui les barreaux de cette échelle sociale, que le système n’enseigne qu’à monter Voilà ce qu’il sème pour récolter un peuple divisé Réveillons-nous avant qu’il ait tout déshumanisé Rappelons-nous que pour tenir debout Il dépend de nous, mais nous pas de lui No, no, no time is not money That’s an enormous connerie No, no, no time is not money Your time is not an economy Ton temps c’est ta durée de vie, alors prof ite Avant que la ploutocratie l’utilise pour son profit Rentabilité, eff icacité, c’est tout ce qui intéresse L’ivresse de la richesse, car tout doit être business L’ivresse de la vitesse car les tic tacs pressent et oppressent, ignore ton stress, cache ta paresse Si tu veux croire en ces promesses Perso, j’ai choisi de vivre libre et heureux Pas par ça, ni pour ça Car notre passage sur la Terre-Mère est éphémère Que nous ne sommes que poussière A quoi sert de perdre sa vie à la gagner ? A vouloir toujours plus, toujours plus vite Remplir ses poches du berceau au tombeau Où elles ne pourront qu’être vides Et tout ça au dépend des autres matelots et du bateau Et tout ça en vivant dans une aberrante précipitation Des rythmes de vie qui nous mènent vers l’aliénation Générant des angoisses cancéreuses et criminelles Nous éloignant de nos cadences originelles Il est donc temps, c’est même urgent De dire que le temps n’est pas de l’argent Pour vivre heureux et libre jusqu’au crépuscule de sa vie No, no, no time is not money That’s an enormous connerie No, no, no time is not money Your time is not an economy Ne te risque pas à suivre la tendance qui parle d’une crise et qui oublie qu’avant d’être économique elle est humaine
9.
Cher humains, C’est votre mère qui vous écrit et vous cause Je prends ma plume pour défendre ma cause Je m’adresse à mes terriens, vous qui sans moi n’êtes rien Je suis votre Terre-mère que vous préférez taire Celle qui vous a donné la vie sans réticence Celle qui vous a donné ses fruits dès la naissance Celle à qui vous accordez si peu d’importance Et que vous contraignez de vivre en résistance C’est rare que mes signes et sentiments soient écrits et qu’ils riment, mais là je suis à bout, donc je crie au crime et décris mes cris Si j’exprime ceci c’est que je suis en crise Que mes alertes trouvent très peu d’écho J’espère qu’ensemble on mettra f in au chaos C’est donc à bout de souff le que je vous lance cet appel, en contenant ma haine Car toutes ces erreurs que vous dites humaines ont semé sur moi la Terre, l’horreur et la terreur Elles m’empêchent de respirer me font pleurer et me désarment, m’obligeant à tirer mon indésirable sonnette d’alarme Être humain veut aussi dire envisager demain Qui m’annonce avec un visage luciférien Pas facile de renoncer à la tentation de consommer Quand tout ce qui est conçu est fait pour me consumer Pas facile de renoncer au luxe dans lequel on a toujours vécu C’est pourtant le besoin qu’ont les générations futures Elles et moi rêvons de voir vos cultes de l’écu vaincus Puisqu’elle aussi souhaite participer à l’aventure Mais la soif qui vous anime vous a rendus Avares de tout avoir, prêts à tout faire Pour écraser vos soeurs et vos frères Se perdre dans cette course qui vous enrichit à mes dépens Compromet que puisse simplement vivre une descendance Mais n’attendez pas la sentence pour vivre simplement De manière juste en évitant la chute Utopique, je le suis et je le sais Mais utopie d’un jour peut devenir réalité du lendemain Je rêve qu’un jour, la mienne le devienne Que vous restiez des êtres humains Agissant à votre échelle Conscients de l’impact à l’autre bout de la chaîne Donc au niveau planétaire des femmes, des hommes Qui vivent et agissent de manière À ce que si tous mes habitants aient sur moi la même empreinte Que ça ne soit plus à vos enfants que l’on m’emprunte J’ai mal, en voyant que vous n’optez pas pour un vrai remède qui m’aide à retrouver un état souhaitable J’ai mal, l’intolérance et l’ignorance humaines m’amènent à vivre dans la souffrance et votre indifférence J’ai mal car vos multinationales brevètent mes créations piratées, pour que les peuples soient sous domination C’est dur pour une Terre, c’est dur pour une mère D’avoir des enfants qui ont les solutions pour faire face Mais qui préfèrent leurs petites résolutions de surface Terrien, réveille-toi... Me peindre en vert ne changera absolument rien Croire que la croissance nous sauvera, ça encore moins Terrien, t’es rien du tout, mais réveille-toi car tu fais partie du grand tout Je sais que tu sais, qu’il y a eu plein de choses avant que je n’ose te mettre ici À moins d’un matricide que t’envisages, il y en aura plein après ton passage Tu te prends pour le roi et pour un dieu Alors que tu n’es que de passage en mes lieux Toi, le fruit de mon amour avec la vie Si t’es encore à l’horizon, c’est que je garde encore un peu d’espoir, et que j’aimerais que tu reviennes à la raison Terrien, on est un tout, alors pour prendre soin de moi, commence déjà par prendre soin de toi, de tes soeurs et tes frères Signé : ta mère, la planète Terre.
10.
À ces voyages qui ont marqué nos vies C’est Kolibri en connexion avec le Ouaga de Colin Pour que la musique brûle les frontières Elle est belle, noire ou métisse Elle est pauvre, parce qu’elle est riche Elle a été ce terrain propice, à l’essor de la bêtise Humaine, alors qu’elle est le berceau de notre humanité C’est là qu’est née notre histoire, On a toutes et tous les mêmes ancêtres, qui étaient noir-e-s Afrique plus de 10 000 ethnies plus de 10 000 cultures Un continent frappé par la phobie mais ce n’est pas le plus dure Frappé par l’infamie des pays colonisateurs Qui ont assassiné, t’es f ils, tes f illes et tes familles Mais combien de temps mon continent Et également ma douce France Ont attisé la haine et entretenu tes souffrances Marqué à vie tu a souffert, de traces que rien n’effacèrent Ni même le temps ni même le vent n’ont pu ou su le faire Pillant complètement tes richesses, tes ressources et ta population L’occident est obsédé d’accéder à l’excédant et continue de mener la dance Malgré les vagues d’indépendance Il n’empêche qu’aujourd’hui tu es Contraint de rester où tu es, on continue de te piller C’est notre envie de briller, qui f inira un jour par te tuer Te voilà condamné à ne jamais te libérer Puisque les chaines sont bien sellées Et colonisation toujours installée REFRAIN : Je ne suis pas le seul (X3) Je ne suis pas le seul à vouloir t’idolâtrer Je ne suis pas le seul à vouloir te contempler L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte Ne mérite pas qu’on s’apitoie sur son sort Génération Sankara sans parachute jusque là on a chuté L’indépendance virtuelle nous maintient la tête sous l’eau Pour une indépendance réelle sortons la tête de l’eau Réduit au silence nos dirigeants nous mènent en bateau Un dirigeant dirigé ne peut décider En lui toute décision, de cédé l’avenir du peuple Célé, cédé au colon prof il collant collé au prof it Colin De toutes leurs erreurs le Soudan en a souffert Le Congo souffre toujours Arrêtez vos blabla nous, nous le savons L’Afrique, elle donne son sein allaite le monde Ma terre natale mon amour pour toi n’a pas d’égal REFRAIN Continent trop riche pour le rester, appauvri Par l’avidité de nos pays, dont l’avarice est détestée Ma chère Afrique la haine de l’occident elle se comprend Quand on pense à tous ces gens à l’ignorance colossale Qui ose prétendre à des bienfaits de l’époque coloniale Méprisant et sabotant l’histoire tout en la perpétuant Plus de bibles et de pacotilles Elle porte de belles cravates Tellement serrées que les coeurs n’alimentent plus les paroles et les actes La colonisation aujourd’hui a pris de nouvelles formes C’est l’envoi de surplus alimentaires qui concurrencent les productions locales Et au passage leur taille leurs pierres tombales C’est les hectares de terre que les f inanciers s’accaparent C’est les cerveaux du continent Qui balayent la merde de l’occident C’est l’oubli par nos pays de l’article 13 des droits de l’homme blanc Berceau de l’humanité, pour toi on rêve de dignité De lendemain décolonisé REFRAIN Ne baisse pas la tête, chère Afrique, ne baisse pas la tête Car on aimerait te voir, on aimerait te voir Vivre tes rêves ! Vivre tes rêves !
11.
Depuis tout petit on nous a dit Que fallait tout faire pour être banal Rentrer dans le rang, sagement assis Mais c’est être pauvre que d’être normal Formaté par ces constructions sociales Par ces schémas de domination, construit sans remise en question L’avoir et le paraître unis ont vaincu l’être Et méf iance et phobie sont devenues ordinaires La vie m’a appris que la différence est une richesse Qu’on ne perçoit que si on se laisse… bousculer Malgré ces murs encore debout Je clame qu’on a plein à s’apporter Peu importe le sexe, l’âge, l’origine ou les fragilités Ayons le courage de détruire toutes nos phobies De déconstruire les préjugés En commençant déjà par les nôtres Démons intérieurs dégagés Comme le poids du regard des autres Tout démarre dans ce regard Puisque c’est dans celui-ci qu’on devient soi REFRAIN : Let’s be different, voilà la devise Car il est temps, c’est même urgent D’abattre ces murs qui nous divisent (X2) On veut des ponts et pas des murs Des ponts et pas des murs... Des murs, c’est ce que notre société a érigé Pour mieux nous diviser et mieux nous contrôler Ces murs de la différence construits par ceux et celles Qui voudraient qu’on soit tous pareils Moulés dans le même appareil Au point qu’on a osé faire de la normalité une véritable tyrannie Trouver sa place dans cette société Passe par gravir leurs pyramides Mais quoi qu’il arrive, cette volonté n’est pas la mienne La refuser, on sait où ça nous mène La différence est une chance Igor chanceux je l’ai été, d’avoir été ton cadet Personnes handicapées vous êtes surtout exceptionnelles Vous avez tant à nous apprendre sur le monde et sur nous-mêmes Merci de bouleverser l’existence de nous rendre humains De déconstruire tous ces schémas et de nous montrer d’autres chemins REFRAIN L’histoire est dans nos mémoires elle regorge de larmes, déborde de cris, de crimes de l’ordre contre l’humanité, contre sa dignité D’Auschwitz à Kigali, De Lhassa à Gaza De Gorée jusqu’en Arménie On entend dire : S’il-vous-plaît, plus jamais ça ! On s’est perdu dans ces folies, on continue et se spolie La route qui mène à l’unité est tellement longue Mais on y arrivera, en marchant pas à pas Et ça, ça passera par regarder l’autre, comme son propre ref let, épouser sa situation Comprendre ses diff icultés, sa position Se questionner sur ce que pense Celui ou celle discriminé-e, jugé-e pour une culture ou une couleur qu’est pas tendance Se questionner sur comment le monde est vu, perçu par une personne fragile, incomprise, qu’on méprise Coupable de voir le monde à l’envers Pas forcément l’enfer, souvent une forme de paradis Puisque sa vie l’a poussé à se battre pour vivre REFRAIN
12.
« ...nous vivons une période nouvelle, les biotechnologies et notamment la brevetabilité des semences, la vente des services publics comme la distribution de l’eau et l’ouverture du marché foncier à l’échelle mondiale, tout ça, ça offre de nombreuses possibilités d’investissement dans l’agriculture de demain. Et moi j’ai vraiment plaisir à imaginer un monde… » Quoi ? Non, mais qu’est-ce qu’il raconte ? Vas-y coupe ça, comment ils veulent qu’on nourrisse le monde, si ils le marchandent ! Je ne suis plus graine, je suis devenue détenue Par des lois et des brevets Qui touche sans gêne à mes gènes Moi, le fruit de sélection, d’évolution, de transmission Je porte en moi le nécessaire Pour nourrir toute l’humanité Mais il n’y a plus de laisser-faire Pour que germe ma liberté Volée, au nom du progrès, du prof it et du pouvoir Paysans, paysannes je vous aime Mais les démons sèment sur vos tombes Les graines de la honte qui ont les effets d’une bombe J’habite ici depuis qu’a commencé ma vie
 Ça fait 4 générations qu’on cultive pour notre autonomie
 L’espoir se perd, mes f ils sont partis pour la ville
 Et les dettes nous guettent
 Depuis que j’ai semé ces graines
 Offerte par des spécialistes après la sècheresse
 Ils m’ont mis une corde au cou Et la tienne comme une laisse
 Puisqu’ils sont revenus réclamer un revenu
 Comment nourrir les humains, si on nous vole ces biens communs ? Je ne suis plus l’eau, je suis devenu détenue Des bouteilles et des robinets qui marchandent ma liberté Je suis pourtant essentielle à toute forme de vie Source de conf lit, mon partage entre les peuples est un déf i Aujourd’hui source de prof it On m’a donné un prix et même privatisée Pour qu’il augmente et limite mon accès Aux gens, ne pouvant m’acheter Ça me fait trop mal d’être vendue et contrôlée par des multinationales La sècheresse est arrivée juste après que le grand barrage soit installé en amont de la région L’irrigation est maintenant contrôlée par l’entreprise qui privatise ce bien public Elle ose faire de l’eau une marchandise Mais c’est à côté de cette eau que j’ai grandi Pour en avoir suff isamment et arroser nos champs, il faut beaucoup d’argent Comment nourrir les humains, si on nous vole ce bien commun ? Je ne suis plus terre, je suis devenue détenue Par des lois foncières, des barrières et des propriétaires Je n’appartiens qu’à moi-même je suis sans frontières Vous les avez dessinées et m’avez destinée À être cause de guerres On me vole, m’accapare, me colonise Sans respect des peuples qui m’utilisent Les conséquences sont vues comme futiles Tout ça pour assouvir de grands désirs inutiles Je suis à bout, à l’aide je scande Que partout la lutte s’implante La dernière histoire qui nous menace Vient de la forêt que l’état prévoit De donner à une f irme infâme Qui planif ie de raser et planter pour exporter Elle promet des emplois, mais veut, nous voler nos bois On s’organise pour défendre la forêt Vitale pour la cuisson, les fourrages et nos remèdes Mais on a peur, mon frère est mort, pour avoir lancer un appel à l’aide Comment nourrir les humains, si on nous vole ce bien commun ? À vous qui vous accaparez par soif de puissance Ces biens communs qui sont les bases pour nourrir les êtres humains Ouvrez un peu les yeux sur les conséquences de vos actes Pour contrôler le monde et nos vies Vous condamnez l’avenir Vous menacez la survie de l’espèce humaine Et semez la haine Mais votre récolte sera notre révolte Nous reprendrons nos droits en désobéissant à toutes vos lois Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre Le vivant est avec nous et il n’est pas à vendre Nan, le vivant n’est pas à vendre Le vivant n’est pas à vendre Il n’est pas à vendre.
13.
qu’on a tant massacrés lui témoignent de l’amour que j’avais pour elle et pour mon peuple. 1er avril 1940, j’atterris sur terre dans les Hautes Terres Kenyanes De la tribu des Kikuyu, du sang Massaï dans les veines, f ille d’une famille paysanne Cultivant sur des terres fertiles, les rivières abondent et les forêts dominent À la maison et aux champs j’aidais ma mère, f ière d’être l’aînée C’est dans mon enfance que mon amour de la Terre est né Privilégiée pour avoir connu les vestiges d’une culture sacrée, mais... Chaque jour menacée par le progrès Au nom de celui-ci, nos terres furent désacralisées et pillées par le colon, lui que rien ne rassasie Sa langue et sa culture ont diabolisé les notre et brûlé nos racines Leurs livres ont f ini eux par détrôner nos contes Mais ils m’ont aussi donné des ailes Scolarisée grâce à l’ouverture de ma mère Mes résultats m’envoyèrent jusqu’aux Etats-Unis Pour y faire de hautes études scientif iques De retour au pays, fraîchement décolonisé J’aspirais à ce qu’on le transforme J’étais mariée et devenue mère à 3 reprises Mais surprise, quand 9 ans plus tard mon mari estima que me contrôler était devenu trop diff icile J’étais à ses yeux et ceux de la société trop instruite et brillante pour une femme C’est mon rêve de famille qui était rompu Divorcée, puis emprisonnée, pour avoir aff irmé que le magistrat était que corrompu A cette époque, j’enseignais à l’université la médecine vétérinaire Et découvris dans mon pays Des zones rurales dégradées Une biodiversité menacée Et une survie humaine en danger La déforestation faisait pousser le froid dans les maisons La misère dans les familles et l’aridité sur les terres Que faire ? Préférant l’action aux palabres La solution était évidente, Nous devions planter des arbres Les premières campagnes de plantation fûrent lancées en 1977, puis le mouvement s’est amplif ié et autonomisé, on l’appela la ceinture verte Des années plus tard, c’est : Des millions d’arbres qui ont recouvert mon pays Des rivières qui rechantent et des sols assainis Une prise de conscience qui s’enracine Plus de pouvoir et de dignité donnés aux communautés, notamment aux femmes Qui devinrent les actrices et premières bénéf iciaires de ces campagnes Elles apprirent aux forestiers qu’aucun diplôme n’est nécessaire pour planter des arbres Convaincue que la conservation des ressources et la paix allaient de paire Nous avons planté des arbres Pour tenter d’enterrer les armes Mais notre mouvement n’a pas seulement reboisé le Kenya Nous avons aussi défendu les biens communs qui existaient déjà De la mobilisation contre la tour du Times à la forêt de Karura Des longues protestations pacifiques avec les mères de prisonniers politiques aux luttes pour l’annulation de la dette ou contre les tensions interethniques Chaque arbre était pour moi le symbole vivant de la paix et de l’espoir Savoir que chaque graine pouvait devenir ce symbole relevait pour moi de l’exploit Je savais mon combat dans le juste, je ne vivais donc pas dans la peur Mais avec le souhait de réparer les blessures inf ligées à la nature et à mon peuple Femme, divorcée, grande gueule, écologiste, militante, et féministe Un concentré qui m’attira les foudres du gouvernement Des grondements, des voyages en prison et des menaces de mort Il était sourd à mes discours que je portais aux 4 coins du monde Mais en 2004, sonna l’heure de gloire Pour moi, pour les semeuses de paix et pour les planteurs d’espoir Je fus récompensé par l’Onu du prix Nobel de la Paix Mon message était devenu entendu et crédibilisé Merci à toutes ces femmes qui ont su l’écouter et qui l’écoutent encore Aujourd’hui je ne suis plus parmi vous Mais je vous invite à vous lever, marcher, agir et faire de votre mieux, comme le colibri, qui donne toute son énergie pour éteindre le feu La Terre qui m’a vu naitre est sacrée, les arbres qu’on a tant massacrés, lui témoignent de l’amour que j’avais pour elle et pour mon peuple. Wangari Maathai
14.
Kolibri : Un micro est comme un jardin il peut se partager Laisse-moi donner la parole à l’entourage, aux insurgé-e-s Mais pour ça bien sûr j’ai fait appel à ceux et celles Pour qui le rap rime forcément avec une démarche militante Via : Le monde a des faiblesses, il faut savoir prendre des risques Poser des mots M-O-T-S sur des maux M-A-U-X Je choppe un stylo, là où d’autres prennent les armes Af in de déverser mon f low, plutôt que de verser ma larme Big jo : Big jo, sur le hip hop, pour faire monter la pression Faire bouger les foules avec nos textes C’est ça qu’est bon, old school crade et distorsion Foutre le dawa dans ta tête, c’est ma seule ambition Lo : Le rap serait immature, divertissement inoffensif Pourtant ça fait longtemps que ça dure Énormément de b-boys actif, dans tous les quartiers Des vieux, des ados font de la qualité Sans se faire aider, le rap fait cogiter, faut que tu te fasses à l’idée, musique engagée pas une fatalité REFRAIN : Bien sur que le rap est un art On arbore l’étendard Des révoltes, du changement Et bien sûr de l’engagement Écoutez notre démarche Et pourquoi on se démarque Du rap qui divertit devenu le f ils du capitalisme Qui prétend faire du rap sans prendre position ? Qui prétend faire du rap sans propositions ? Qui prétend faire du rap sans prendre position ? Qui prétend faire du rap sans propositions ? Laronse : Trêve de paroles en l’air Trop de beaux parleurs dans l’art Je ferai la grève de la musique plutôt que de rentrer dans les codes barres Je préfère rapper en reporter et du terrain faire mes rapports envers, partager l’envers du décor Puis continuer la lutte avec mes pair-e-s MNK : Quelques mots qui touchent un papier que l’encre tâche Pour dévoiler au grand jour, ce que la société nous cache Le rap, un plaidoyer, un oiseau qui sort de la cage Le seul moyen de m’exprimer, un souff le qui traverse les âges Inca : J’ai compris qu’ils avaient tort Alors j’ai bandé mon arc Je vise la tête du monarque, sans aucune pitié pour ces porcs, organisés on s’oriente à contre sens des marées Tremblez devant le rap conscient, partie émergée d’un grand mouvement Tchiko : Des mots plus que du rap Du coeur plus que des mots Du courage, de l’impudeur pour mettre à nu nos impostures Des pourparlers de ce qu’on se cache pour s’élever hors de nos cages Sans ornements, le sang qu’on saigne et s’éveiller des sens qu’on sème REFRAIN Feniks amer : Je rappe pour mes potes, pour les gens Et pour me sentir vivant Car j’en ai marre de paresser Je veux pas rester le cul vissé dans le divan Je veux partager mes changements, ce qui provoque mon évolution Je ne rêve pas d’argent, mais d’engendrer une révolution David : Du bruit, mais conscientiser l’affaire Même si, ça bouscule les savoir-faire Exprimer et ref léter les images, crypter Les cris, pour dénoncer toutes ces affaires Colin : Pas de pensées compressées Equalize les idées, on a plus de delay Sinon je pousse pas le fader Ton flow n’aura pas d’auditeurs Mets le système en résonnance et que ça balance Greg le shakal : Tant dans le fond que dans la forme originale Le fondement du hip hop pour moi C’est cogner là où ça fait mal Engagé, plutôt qu’enragé, politique à l’échelle vocale Pour poser ce discours positif Bien calé sur l’instrumentale REFRAIN High foxx : Si je prends le temps, d’écrire franchement tout ce que je ressens C’est qu’en vérité, j’espère faire méditer les gens Autrement à quoi ça sert, si je fais de la démago, autant que je la ferme Faut croire que le rap c’est mon arme, pas juste mon exutoire, nan
15.
Quand chaque humain agira Constamment avec amour Dans chaque geste et acte Sans chercher gloire et bravoure Peut-être que ce monde tant rêvé Sera sur le point d’arriver Les yeux rivés sur vérité Que nos rêves ne puissent pas dériver J’espère voir des lendemains qui ne seront guère pires Mais j’ai peur que l’être l’humain, fasse tout pour déguerpir De ce monde où l’on grandit formaté pour servir le veau d’or Où la planète subit tous les conf lits qui la dévorent Querían enterrarnos y no sabían que éramos semillas C’est devenu absurde et rude de rester humain Et on a peur de ses voisins et du lendemain Humanité divisée, pour que règnent les lois du pognon et du talion Méf iance et manque de conf iance pour mater la rébellion Règles à refuser Avant de nous rendre totalement inactif Règles à renverser En cultivant pleinement l’alternative Pas se laisser bouffer par cette ambiance contaminée Où l’égoïsme, l’orgueil et l’avarice sont animés Querían enterrarnos y no sabían que éramos semillas Somos semillas ! Somos semillas ! Somos semillas ! Somos semillas ! Semillas sin fronteras En el viento de la revoluccion Semillas en las tierras Del cambio, y de la insureccion La violence du monde pousse parfois nos luttes à épouser l’immonde Alors que par le passé, on a vu le mal trépasser Là où est passé le pacif isme Si le système rend passif, c’est qu’on oublie la puissance collective Désobéissance se doit d’être civile Même si dans nos luttes, les moyens varient Tant que le vivant n’est pas meurtri Ils sont légitimes car on défend la vie Prouve-leur que c’est au coeur de leur logique que règne le terrorisme Querían enterrarnos y no sabían que éramos semillas Ils voulaient nous enterrer Mais ils ont oublié Que nous étions des graines Que nous étions des graines Je suis en quête d’une révolution, je m’inquiète de notre évolution Je rêve, d’une révolte dynamique du monde Sans que l’on récolte dynamite et bombe Arrêtons d’asphyxier, d’emprisonner ou de fusiller la colombe Querían enterrarnos y no sabían que éramos semillas Somos semillas ! Somos semillas ! Somos semillas ! Somos semillas ! Peuples de l’humanité Il est temps, de poser l’épée, de panser les plaies et de penser la paix De la cultiver dans nos vies, pour l’étendre à l’univers Et ne pas s’endormir, face aux urgences de notre ère Shalom Aleikoum à tous les êtres vivants de la terre Shalom Aleikoum !

credits

released December 19, 2015

license

tags

about

Kolibri France

contact / help

Contact Kolibri

Streaming and
Download help

Report this album or account

If you like Kolibri, you may also like: